Dans les entrepôts logistiques, les accidents du travail surviennent en majorité lors des opérations de chargement à l’intérieur de remorques stationnées à quai. Le calage de leurs roues est l’une des solutions à mettre en œuvre pour réduire considérablement les situations dangereuses.
Le Code du Travail fournit une série de recommandations visant à sécuriser l’exécution des tâches au sein des entrepôts : trois articles notamment (R421420-19, 20 et 21) établissent des règles qui obligent les responsables de ces infrastructures « à prendre en compte la dimension des volumes susceptibles d’être transportés depuis leur site pour adapter, en conséquence, la conception et la disposition des quais et rampes de chargement ». Le texte stipule aussi que ces ouvrages et équipements doivent impérativement être « disposés et aménagés de manière à prémunir les travailleurs des risques de chutes ».
Plus de 8 000 accidents par an
Plus des deux-tiers des accidents surviendraient, en effet, lors d’opérations de chargement effectuées à l’intérieur de véhicules à l’arrêt, stationnés à quai. En 2019, l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) avait répertorié quelque 8 300 accidents ayant donné lieu à une incapacité de travail. Parmi eux, 580 ont causé des séquelles durables à leurs victimes. 10 autres ont été mortels : « Une fois sur deux », signale encore l’INRS, le décès est lié « au renversement latéral du chariot » sur son pilote. Dans certains cas, celui-ci est éjecté de l’habitacle après une chute de plusieurs mètres dans l’espace laissé vacant par une remorque qui, faute d’avoir été préalablement équipée d’une cale de camion, s’éloigne subitement du quai de chargement.
Quels facteurs peuvent être à l’origine de ces mouvements impromptus et accidentels, si dangereux pour l’intégrité physique des caristes ?
Les situations à risques
Un départ du camion avant la fin du transbordement : le conducteur du véhicule desserre le frein à main et enclenche la marche avant, persuadé que le chargement est terminé et le quai niveleur relevé. Cette décision erronée, aux conséquences potentiellement dramatiques, résulte parfois d’une mauvaise signalisation, ou d’une communication défaillante entre lui et les personnels qui opèrent sur le quai.
Une avancée progressive provoquée par des secousses à l’intérieur de la remorque : dans ce cas de figure, le poids et les mouvements exercés par le chariot élévateur sur la plateforme et les parois de la remorque amènent celle-ci à réagir par de petits déplacements opposés qui finissent par l’écarter du quai. Sans le mécanisme de retenue d’une cale de roue, le danger est imminent pour le cariste qui se trouve à la manœuvre à l’arrière du véhicule.
La remorque s’affaisse sous le poids de sa cargaison : selon un principe physique bien connu, une mauvaise répartition de la charge peut créer un déséquilibre à l’avant de la remorque et provoquer son basculement.
Des béquilles qui cèdent : une remorque installée sur une paire de béquilles reste tributaire des performances et du bon positionnement de ces supports en acier. Si l’un d’entre eux s’effondre, il risque d’entraîner dans sa chute la partie arrière du véhicule, tractée par le camion.