Depuis le mois de novembre 2023 et jusqu’en janvier 2024, l’Inspection du Travail procède à des vérifications techniques dans les entreprises qui utilisent des équipements mobiles pour effectuer leurs opérations de manutention. Cette décision préfectorale fait suite à une recrudescence des accidents du travail impliquant ce type de machine.
Dans un communiqué publié en novembre dernier, la Préfecture de Maine-et-Loire a annoncé « la réalisation d’une campagne de contrôle sur l’utilisation des équipements de travail, et plus spécifiquement les équipements mobiles servant notamment au levage ».
Cette série d’inspections, menée dans les entreprises par des agents de la DDETS (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités), a été déployée en réaction à une brusque augmentation des accidents du travail sur le territoire. En 2023, deux personnes sont mortes en Anjou au cours d’opérations faisant intervenir des chariots automoteurs : rappelons que ces machines sont utilisées pour le transport et le dépôt de charges lourdes en entrepôt.
Les caristes qui disposent des qualifications requises pour les piloter s’en servent notamment pour charger et décharger les remorques et semi-remorques stationnées à quai.
Or, d’après la préfecture de Maine-et-Loire, le nombre d’accidents impliquant ces véhicules motorisés tend à se multiplier depuis plusieurs années, le statistiques angevines ne faisant que refléter un constat observé au niveau national (640 000 accidents -hors trajet – recensés en 2021, dont 26 mortels).
Une cale de roue pour éviter le basculement du chariot automoteur
Selon les données officielles fournies par l’administration du Travail, la très grande majorité des accidents est causée par une collision entre l’engin et un piéton, une chute des charges transportées ou le basculement du véhicule. Dans ce dernier cas, le renversement du chariot de manutention est très souvent lié à l’instabilité du camion au sein duquel le cariste effectue une série d’allers-retours pour y charger ou décharger des marchandises.
Afin de prévenir ce risque, les Carsat régionales (Caisses d’Assurance Retraite et de Santé au travail) recommandent l’usage d’une cale de quai : en s’opposant aux roues du camion, le dispositif garantit sa parfaite immobilisation et sécurise les opérations réalisées avec un chariot automoteur à conducteur porté.
Une remorque ou une semi-remorque mal stabilisée le long d’un quai représente en effet un danger majeur pour les personnes : son départ inopiné peut provoquer le basculement de l’engin de manutention, entraîner son pilote dans sa chute et l’écraser.
Mise en place de règles de sécurité en entrepôt
Les contrôles déployés dans les entreprises de Maine-et-Loire permettront justement de veiller au respect « des dispositions réglementaires relatives à la circulation des équipements, à leur vérification et à l’autorisation de conduite des travailleurs qui les utilisent » indique la Préfecture.
Elle rappelle que l’employeur se doit de « mettre en place des règles claires et efficaces pour rendre plus sûr l’usage des équipements de travail mobiles ». Si la cale de roue est une des solutions à privilégier, d’autres précautions sont à prendre pour sécuriser la circulation des chariots motorisés au sein de l’entrepôt : définition de voies spécifiques, de vitesses maximales et de règles spécifiques pour les intersections et les zones à forte activité.
Etablir des normes ne suffit pas toujours : l’employeur doit également s’assurer qu’elles sont comprises et correctement appliquées par tous les employés. Cela peut impliquer une formation régulière, des rappels et des contrôles de conformité.