Le coût réel d’un accident du travail en entrepôt

En cas d’accident grave, le montant des pertes indirectes peut excéder 3 à 5 fois le coût direct lié aux seuls frais d’indemnisation du salarié victime. Au-delà de l’impact humain, la nécessité de bien sécuriser un entrepôt, en l’équipant par exemple d’une cale de roue pour réduire les risques de chute dans la zone de chargement, a un intérêt économique.

Les métiers de la logistique sont particulièrement accidentogènes. En 2021, la Carsat de la Région Rhône-Alpes (Caisse d’Assurance Retraite et de la Sécurité) avait fourni une série de données locales dont les tendances rejoignent, peu ou prou, celles qui sont observées à l’échelle du pays : l’organisme signale notamment que « l’indice de fréquence des accidents du travail, tout comme la gravité, reste dans la logistique deux fois supérieur à la moyenne régionale tous secteurs confondus ».

Dans les faits, cette sinistralité s’est traduite, dans la seule région Rhône-Alpes, et sur une période d’un an seulement, par 129 679 journées d’indemnisation (soit l’équivalent de 510 emplois à temps plein). 88 jours d’interruption de travail en moyenne par accident. 9,4 millions d’euros pris en charge par la Sécurité Sociale en réparation des dommages physiques avec ou sans arrêt (frais médicaux, indemnités journalières, indemnités en capital ou rentes).

Une cale de cours pour éviter les accidents le long des quais

D’après la Carsat,  la première cause d’accidents du travail reste, de très loin (72%), les manutentions manuelles. Arrivent en seconde position les chutes de plain-pied ou de hauteur (15% des cas recensés en 2021) : ces dernières surviennent très souvent dans les zones dédiées au chargement/déchargement des marchandises. Pour y remédier, les gérants d’entrepôts investissent généralement dans une cale de roue destinée à assurer la parfaite stabilité du camion stationné le long des quais.

La société Kalstop, spécialisée dans la conception de ce type d’équipements, propose des technologies avec ou sans fil couplées à des signaux d’alarme sonore et visuel et des systèmes d’asservissement de la porte du quai. Grâce à ces mécanismes, l’opération de manutention est sécurisée au maximum : la porte ne s’ouvre qu’une fois la cale mise en place contre la roue de la remorque ou de la semi-remorque, et le conducteur de chariot est averti par un signal dès que le dispositif détecte un mouvement anormal du véhicule.

Cotisation Accidents du travail : qui paye quoi ?

Pour financer les dépenses de soins et la prise en charge des arrêts de travail consécutifs à des blessures occasionnées par des chutes de hauteur, les entreprises versent, sur chaque salaire, une cotisation AT (Accident du Travail). Son taux est déterminé en fonction de la taille de l’effectif et des risques évalués au niveau du secteur d’activité ou de l’entreprise.

Les petites structures de moins de moins de 20 salariés se voient appliquer un taux collectif : dans ce cas, c’est la sinistralité de la branche qui est prise en compte (les cotisations sont mutualisées entre les contribuables). Les grandes entreprises d’au moins 150 salariés acquittent un taux individuel dont le niveau dépend du nombre d’accidents recensés au sein de leur propre établissement. Entre 20 et 149 salariés, un taux mixte combine les deux systèmes collectif et individuel.

Une entreprise qui, par refus, négligence ou omission, n’applique pas les mesures de prévention et de sécurité prescrite par les autorités à la suite d’un accident du travail, s’expose à une majoration forfaitaire de son taux de cotisation ATMP (cette pénalité est de 25% dans un premier temps).

Accidents travail : les coûts indirects

A ce coût direct, s’ajoutent les pertes indirectes :

Un accident peut causer la destruction ou l’endommagement des marchandises et entraîner des retards dans les livraisons.

En cas d’indisponibilité du personnel expérimenté suite à l’accident, le remplacement par des employés moins expérimentés peut diminuer la productivité et affecter le résultat économique de l’entreprise.

Un accident peut nuire à la réputation de l’entreprise, dégrader son image et perdre la confiance à la fois des clients et des employés.

Si des employés, devenus handicapés par suite d’une chute, reprennent leur poste dans l’entreprise, il peut être nécessaire de prévoir des aménagements pour faciliter leur accès au lieu de travail.

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