Les CARSAT (Caisses d’Assurance Retraite et de Sécurité au Travail) et l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) travaillent en étroite collaboration pour prévenir les risques professionnels et améliorer les conditions de travail dans les entreprises. Leur coopération se manifeste à travers plusieurs actions conjointes, notamment la formulation de recommandations de sécurité et des consignes portant sur la mise en place de dispositifs pratiques pour enrayer les risques d’accidents. Dans les entrepôts, l’usage d’une cale de quai fait partie de leurs préconisations.
Les chefs d’entreprise, et singulièrement les gérants d’entrepôts logistiques, connaissent bien les Carsat et l’INRS. Ils sont régulièrement en contact avec les premières (souvent pour des raisons administratives) et consultent régulièrement des fiches conseils rédigées par le second. Les deux organismes collaborent en effet pour renforcer les conditions de sécurité dans les entreprises en suscitant auprès des employeurs des politiques de prévention.
Les principaux risques en entrepôt selon les Carsat
En France, la branche « Accidents du Travail – Maladies Professionnelles » de la Sécurité Sociale est gérée, à l’échelle du pays, par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) et, au niveau local, par les Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail (Carsat). Ces dernières, administrées paritairement par les partenaires sociaux (syndicats de salariés et d’employeurs), sont réparties dans chaque région. Elles disposent toutes d’instances dédiées à la prévention des risques par branche d’activité.
Les Carsat intègrent par exemple les accidents et les maladies professionnelles spécifiques au secteur logistique dans une catégorie générale qui englobe « le transport routier de voyageurs, de marchandises, déménagement, messagerie et fret ». Dans le dossier correspondant, elles signalent par exemple que les risques auxquels sont confrontés les professionnels du transport ne se sont pas uniquement liés « à la conduite de leur véhicule », mais aussi aux opérations de chargement/déchargement de leur cargaison.
L’organisme précise ainsi que 90% des accidents recensés se produisent « quand le camion est à l’arrêt ». Il ajoute que près du tiers (32%) est consécutif « à des chutes ». Les plus graves surviennent le long des quais lorsqu’une mauvaise stabilisation du semi-remorque précipite dans le vide le manutentionnaire qui exécute des va-et-vient à l’arrière pour entreposer ou débarquer des marchandises.
La cale de roue, une solution préconisée par l’INRS
L’une des missions des Carsat consiste à proposer des solutions destinées à réduire ce type de risque. C’est là qu’intervient l’INRS. Cet Institut, lui aussi géré par un conseil d’administration paritaire, compte dans ses effectifs des médecins, des ingénieurs, des ergonomes, des médecins, des formateurs, des psychologues ou encore des juristes (plus de 500 personnes au total).
En complément de son travail de recherche, sa mission consiste à réaliser des guides, des fiches pratiques et des articles pour sensibiliser les entreprises et les salariés aux risques professionnels. Ces documents sont relayés sur son site, et/ou diffusés sur les territoires par l’intermédiaire des Carsat. C’est le cas par exemple de sa brochure sur la « Conception et rénovation des quais pour l’accostage, le chargement et le déchargement en sécurité des poids lourds », publié en octobre 2019.
Dans ce dossier de 24 pages, l’INRS revient sur les risques de chutes lors des opérations de transbordement. Pour assurer la sécurité des manutentionnaires, il recommande l’usage d’une cale de roue destinée à stabiliser les camions stationnés le long des quais. L’INRS donne des précisions sur le type d’équipement à mettre en place : la cale de quai doit notamment être équipée d’un avertisseur sonore et visuel et d’un dispositif d’asservissement des mouvements de la porte de quai afin d’empêcher toute manœuvre dangereuse.